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Interview avec TRIMES

Ça y est je me suis fait trimer. Merci Trimes (copie de l’interview ci-dessous)!

Certains ont une carrière pour répondre à un besoin de recherche en notoriété. Dans le cas de Cedric Lassonde, un ancien champion du monde AG en Xterra, la curiosité vient du fait qu’il a probablement plus d’admirateurs pour sa carrière de DJ de la scène londonienne et son label Beauty & the Beat que sa carrière sportive. Nos premiers contacts avec lui étaient justement pour parler de musique… Et pourtant, le français mène en parallèle une carrière de pro en Ironman et Xterra. On s’est entretenu avec lui pour en savoir plus sur ses mystères.


Tu ne vas peut-être pas aimer cela, mais on va se l’avouer, tu es un pro assez méconnu en France… 

Bien sûr et cela n’a jamais été mon but ! De plus je ne suis pas un vrai pro, je n’habite plus en France depuis 15 ans, et je n’ai fais mon 1er tri qu’en 2007.

Mais le plus étonnant en fait, c’est que tu as une sorte de double vie… 

Effectivement on peut dire cela ! Et avec 2 passions pas forcément compatibles : je passe autant de temps (voire plus) à faire danser les gens qu’à transpirer dans le triple effort, et je m’éclate autant dans ces 2 mondes. Ceci dit, j’ai toujours été comme ça; je faisais de l’athlé durant mes années lycée/fac (niveau national chez les jeunes) tout en étant programmateur radio le soir et souvent de sortie jusqu’au petit matin (!).

Je n’aurais jamais pu faire que du sport, c’est une évidence, mais je ne peux pas m’en passer non plus.

Vivre à Londres, ça semble être la place to be pour la musique, mais pour s’entrainer : un cauchemar, non ?

Pas tant que ça en fait, Londres est plein d’espaces verts et en 10min à vélo, je suis dans la campagne anglaise. Tant qu’à être dans une grande ville, on est bien mieux à Londres qu’à Paris je pense (que ce soit pour pratiquer le tri que pour la vie nocturne d’ailleurs), même si évidemment le climat ne permet pas de beaucoup rouler dehors l’hiver (je ne sors jamais quand il pleut) !

Ceci dit avec 90% de mes sessions vélo sur le home trainer, je crois que c’est finalement beaucoup plus efficace, même si bien moins rigolo ! Mais bon, j’écoute mes mixes quand je transpire dans mon salon, donc ça va !

Comme tu dois l’imaginer… on se dit que DJ et pro, c’est totalement en opposition, non ? Entre un job où tu dois travailler le soir et vivre la nuit… et un entrainement ou chaque heure compte… tu récupères quand ? Comment tu fais ?

Ben, je m’entraine moins ! Je plafonne à 15h d’entraînement pour les grosses semaines (c’est à dire quand il y a une sortie longue à vélo inclus, donc rares), sinon c’est plutôt du 10-12h de moyenne.

Loin des 30h d’un pro ordinaire donc, et même de certains amateurs. Je fais rarement du sport le dimanche, et les lundi sont souvent compliqués…mais bon à part les quelques vrais pros, chacun doit jongler avec ses contraintes et aménager ses plages horaires d’entrainement en conséquent. Je ne fais quasi jamais de sport le matin (je dors !) ; en général, je cours ou je pédale autour du lunch time et je nage en fin d’aprem.


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Mais dans le milieu musical, est-ce qu’ils sont au courant de ta double vie ?

Oui bien sûr!  Ce sont plutôt mes collègues triathlètes qui ne savent pas ce que je fais en dehors ! Il m’arrive souvent de finir un entrainement le samedi ou le vendredi puis de filer jouer mes disques.

Pour certains collègues DJs ça leur passe complètement au-dessus de la tête ; pour la plupart ils sont surtout impressionnés !

En même temps, l’effort physique et la musique ont des choses en commun… cest cliché mais il y a une question de transe… tu sais vivre le moment… est-ce que tu ressens cela aussi…

Évidemment ! Tout est une question de sensations. On fait du sport pour se sentir bien, se dépasser, aller au-delà de ses limites parfois.

Sortir en club c’est un peu pareil, on cherche à voyager, on recherche l’extase, on explore. Le but est d’être bien dans son corps et dans sa tête.

As tu l’impression que ta pratique sportive t’a influencé dans ce que tu recherches dans la musique et ta manière de mixer ?

Je ne pense pas non, même si en y réfléchissant bien le principe des intervalles se retrouve un peu dans le mix, où l’on alterne entre phases uptempo et phases plus cool.

La nuit, tu rêves du mix parfait ou de la course parfaite ?

Ça peut être l’un ou l’autre, en fonction du week-end passé ou à venir. Je peux aussi bien repenser à telle réaction du public sur tel morceau que j’ai joué, ou à un morceau que j’aurais pu/dû jouer à tel moment, que me refaire/visualiser une course dans la tête.

Tu as commencé ta carrière en haute performance en course à pied… comment es-tu tombé dans le triathlon, qu’est ce qui t’a attiré tant ?

Effectivement, je faisais du demi-fond à bon niveau jusqu’à l’âge de 22 ans (record à 2’25” au 1000m par exemple) avant de me blesser sérieusement au tendon d’Achille le 1er juin 1999. C’était en finale du 1500m des France FNSU, je m’en souviens encore parce que j’ai arrêté ma carrière net là-dessus, alors que j’étais dans la forme de ma vie.

Après cela et des années de voyages formateurs (pour la musique, j’entends) à New York puis à Londres, il m’a fallu attendre 2007 pour refaire une compétition (à 30 ans donc), tout simplement parce que le triathlon de Londres (une des plus grandes épreuves de tri de masse au monde) passait devant chez moi.

J’ai terminé 7e de ma catégorie en roulant sur un VTT sans pédales automatiques, et j’ai vraiment adoré. Non seulement le faire de retrouver la compétition, d’être encore compétitif, mais aussi le sport en lui-même, le côté ludique, la partie vélo. Jamais je n’aurais cru en m’inscrivant à ce triathlon l’ampleur que ça prendrait dans ma vie !

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D’après ce que j’ai compris ton format favori est l’Xterra, est-ce que je me trompe?

C’est exact. En 2009 j’ai fait mon 1er xterra au fin fond de l’Allemagne, à Zittau, où je me suis qualifié dans ma catégorie pour les championnats du monde à Maui (lors desquels je finis 22e et 2e amateur overall). Le xterra c’est bien plus rigolo, bien moins aseptisé que le triathlon route (hormis des course genre Alpe d’Huez ou Embrun), beaucoup plus technique sur la partie vélo aussi, souvent dans des cadres de rêve (voir notamment Saipan, Guam, Grèce etc), et surtout beaucoup plus relax, les gens sont bien plus cool. La plupart des pros se connaissent et font tout ensemble avant et après la course, chose très rare sur le circuit Ironman.

Mais un peu comme tout le monde, il a fallu que tu tombes dans le vice de l’Ironman…

Oui, j’ai assez rapidement voulu toucher à toutes les variantes du triple effort, pour voir ce qui me convenait le mieux mais surtout aussi pour apprendre à connaitre mes limites. J’ai tenté l’IM de Nice en 2011 après 3 mois sans courir pour cause de blessure…du coup j’ai du mettre le clignotant aux alentours du 30e km à pied.

Mes jambes étaient tétanisées et mon corps ne voulait plus répondre aux efforts que je lui demandais. J’étais dans un état de fatigue extrême pendant les 2 semaines qui ont suivi ; pourtant peu longtemps après ça j’ai enchainé de belles perf au xterra France (de loin le plus dur du circuit), au LD de l’Alpe d’Huez et à l’Embrunman (mon 1er Ironman finisher donc).

Pendant cette période de 2 mois j’ai beaucoup appris, la dichotomie entre le physique et le mental, le fait que l’on puisse parfois pousser bien plus loin que ce que le corps nous annonce (par exemple gros trou noir à Embrun entre le 25e et 35k, et puis les jambes sont revenues comme par magie), mais aussi certaines situations où l’on ne peut vraiment plus rien faire (comme à Nice).

Alors effectivement l’Ironman c’est un peu comme un vice, je ne m’entraine pas assez pour être vraiment performant, mais j’en fait quand même 2-3 par ans pour découvrir des recoins de mon mental jusqu’alors inexplorés.

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Et tu t’es aussi fait attirer par les chants des sirènes de Kona…

Oui j’aimerais bien y aller bien sûr, histoire d’avoir connu ça une fois dans ma vie. De plus toute excuse pour retourner à Hawaii est bonne ! Mais se qualifier en pro est quasi impossible pour moi, il faudrait une année dédiée à ça, un gros budget, et de la chance ! Je pense que je tenterai ça tranquille en 2017, en amateur, pour finir ma carrière là-dessus.

La question est chiante et trop commune, mais vu ta vie… t’aurais pu comme beaucoup rester amateur… pourquoi vouloir courir en pro ?

En fait, j’ai assez rapidement compris que le statut “pro’ en triathlon (du moins en xterra et en ironman) ne signifiait pas grand chose, hormis le fait d’avoir les inscriptions aux courses gratuites (NDLR après paiement de la licence annuelle à quasi 1000 USD) et de pouvoir prétendre au prize money. A part les 10% de pro au top de la pyramide, qui sont dans des équipes structurées ou avec des partenaires/sponsors de haut standing, les autres sont en quelque sorte des amateurs, qui ne peuvent prétendre vivre du triathlon.

Ceci dit je pense que si on est au top de sa catégorie d’âge, la prochaine étape est de ‘passer pro’. Il n’y a aucun mérite à gagner toutes ses courses si l’on ne court pas avec les plus forts. Je préfère finir 20e sur 50 d’une course avec que des ténors, plutôt que de gagner une course de village avec 5min d’avance sur 1000 participants.

En ce qui me concerne, j’ai gagné ma catégorie d’âge à Maui en 2009 (2e amateur overall) en battant pas mal de pros à l’occasion. Du coup, je suis passé pro naturellement en 2010, et j’ai fait de même pour le circuit Ironman. Tant que je finis devant les ‘amateurs’ je me dis que j’ai encore ma place ;-). J’ai quand même fini 3e à l’IM Japan, 6e en Suède, 10e à Lanzarote, plusieurs podiums sur xterra etc, prenant quelques scalps au passage. Reprendre Olivier Marceau à vélo lors du xterra Saipan en 2012 ou Courtney Atkinson au xterra Japan 2015 resteront comme des gros moments pour moi. De même sur l’ironman de Malaysie fin 2015 j’ai fait quasi jeu égal avec la tête de course à vélo (hormis Guillaume), et en Suède j’ai fait le 3e chrono marathon (juste en dessous de 3h). Donc voilà pourquoi je cours en pro…

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En regardant ton calendrier, j’ai remarqué que tu aimais beaucoup les destinations exotiques, non ?

Tout le monde aime les destinations exotiques non ? Moi j’ai découvert le triathlon sur le tard, donc je m’en sers comme excuse pour voyager et découvrir des endroits insolites. La compétition en elle-même n’est pas toujours le but ultime.

Mais financièrement, cela doit être un désastre, non ?

Evidemment non seulement je ne gagne pas ma vie à courir, mais le plus souvent je la perds. Enfin financièrement parlant, parce qu’on s’enrichit toujours à voyager ! Cela dit il est quand même plus facile de rentrer dans le prize money sur des courses ‘exotiques’, l’hébergement est souvent payé donc au final j’arrive même à gagner de l’argent parfois. Au Japon, c’est encore mieux, j’ai pas mal de ‘fans’ là-bas et j’y suis invité régulièrement pour mixer, donc dès que j’ai une occasion d’y faire des courses (jusqu’ici 1 Ironman et 2 xterra) j’emmène mon vélo en plus de mes sacs de disques 😉

Maintenant que la francophonie te connait un peu mieux, comment voudrais-tu être connu ?

Tu sais le triathlon je fais ça pour moi, je ne cherche pas à inspirer qui que ce soit par ma pratique, c’est tout pour mon ego. Par contre pour la musique c’est autre chose, je fais ça pour toucher les gens, les faire voyager, les surprendre, les éduquer parfois (sans vouloir sonner prétentieux, je suis aux antipodes des ‘DJs’ que l’on peut retrouver sur les finish line des courses de tri !). Donc être connu comme DJ me suffit amplement.

Est-ce que tu voudrais ajouter quelque chose?

Oui : je m’attaque au Norseman cet été et je suis à la recherche de sponsors pour le tournage d’un mini documentaire sur la course. Au moins on sait que quoiqu’il arrive cette course sera unique et spectaculaire!

2015 – A Year In Music

In March 2014 I moved in a new flat , and ALL my records got mixed up in the process. What seemed like a disaster at the time actually turned out to be a blessing in disguise, as once I decided to listen each and every one of them I got quickly addicted to rediscover my collection. I was literally digging in my own house. It took me about 18 months to go through everything, filing every record on the shelves and in the discogs database (6007 and counting), getting rid of a few hundreds (only keeping the ones I love 100%), and more often than not taking a trip down memory lane.

Obviously though, in the midst of all that, it’s not like I stopped buying new music…au contraire! Discogs tells me I’ve acquired 269 (!) new records this year, meaning records that were released in 2015 (old or new, whatever format)! If I were to add all the second hand records I also bought on top of that while digging and do a bit of math, I believe I would come up to a scary amount of ££$€€¥¥ spent exclusively on wax…a number which I’d rather not know to be honest! The vinyl junkie is indeed an addict – but a healthy one bien sûr.

IM Malaysia 2015

The (very last minute) idea behind ironman Malaysia was to make one last use of my 2015 pro license, and depending on the result to decide afterwards whether to pursue the Kona dream and KPR race in 2016. Or not.

Obviously having never been to Malaysia the prospect of 10 days in the tropics in the middle of November was also a big bonus, and with my mum coming along it really was a no brainer. The big unknowns were my fitness level (what with 2 weeks off post xterra Japan in September then 1 week off sick in October and barely any running due to a micro tear in my left calf) and my ability to race long in extremely hot and humid conditions.

Soundspecies – Balafon Jam (Beauty & the Beat 001)

Here we are, finally, after years of procrastination and a couple of false starts: the first Beauty & the Beat release has landed, just in time to help celebrate the 10th year anniversary of the party. The track “Balafon Jam” by our mates Soundspecies has been a firm favourite since its release on a Boglewaltz comp a few years back, but sadly was never released on vinyl.

 

After asking John Talabot for a remix a couple years ago, and having him agreeing but not failing to deliver, we’ve asked ‘man of the moment’ Wolf Müller to step in…and that turned out to be the right move indeed. The resulting remix is a belter of a tune, deep, tribal, cosmic, a perfect match to the ethos of the party.

XTERRA JAPAN 2015

When I first heard a year ago about a new location for xterra Japan, I had the perfect excuse to plan another extended visit to one of my favorite destinations in the world. This was my 6th trip in the country in 4 years, and despite an embarrassing lack of progress in Japanese, I do feel like I have a second home here. And once again the trip lived up to and even beyond my expectations.

 

After spending the first half of the year preparing for and racing on the IM circuit, it was a welcome relief to be back on fat tyres and playing up and down muddy trails. I must have ridden my mtb 4 times max since Maui 10 months prior but I knew I had the fitness after a decent result at IM Kalmar.

In 2012 the race was in Marunuma, in the Gunma prefecture just a few hours outside of Tokyo, and it felt as remote as can be, with even a bear attack to add authenticity. This year it took place in and around Lake Kanayama, about 3 hours drive from Sapporo, Hokkaido. It didn’t look as stunning nor as remote as Marunuma, but still we had a nice enough background to play with.

Blown Quads and D.O.M.S.

The idea of a 30K ‘trail run’ the day after Xterra Japan didn’t seem too crazy initially (after all, running the marathon at ironman Sweden 2 weeks prior never felt that painful, and the recovery even less so), and despite a 5am start (why??), once I finished the xterra in one piece, I didn’t think twice before entering the race. I was eager to get a last run in before a 2 week hiatus in terms of training, and also to have a last good taste of nature before heading to the metropolis.

I went there with my Saucony Virrata, a light road racer that is, not in any way designed for any kind off road action…but I thought I’d be fine since the terrain was mostly dry…Also on the start line I found myself rather out of place, not only for being the only non Asian, but also for being by far the most evidently unprepared – no camel back, no sticks, no long sleeves, etc. All I had to save me was compression calf guards and a couple of salt tablets and Powerbar shots in my pocket.

Off we went and straight up the steepest slope that was (we’re in a ski resort here, why make things complicated?); we ran about 3 minutes tops and then we were all walking (well, scrambling) until a (majestic!) dear came out of the fog to tell us we’d reached the first summit. I took the lead as I assumed (go figure!) I’d be faster than anyone downhill, but by the time we’d reached the bottom again I was in 5th and not comfortable. We stayed in a group of 6 for about an hour and a half until we hit another vertical ascent and I decided to ‘attack’. As we were all walking up a 30% slope this was easily the slowest surge I have ever done (!), but still I got to the top in first and enjoyed all the cheers from the (many) tourists who’d risen almost as early as us (but instead of putting on the running shoes had opted for the gondola to take them to the summit – and enjoy the unkai (sea of clouds) that forms every morning in the valley before disappearing).

Ironman Kalmar

6 weeks after the huge deception of a DNF in Nice, I could finally toe a start line again and put that race in the past. Here I was in Kalmar, Sweden, roughly half way between Stockholm and Copenhagen, an unknown part of the world for me, with a vague expectation of a top 5, a sub 9 h and a sub 3 h…Finish at the very least!

 

I enrolled my dad for the journey to one of the most civilised countries on the planet, one that seems to live on berries, mushrooms, salmon and alcohol. At 6-7 euros a beer, this is not exactly the cheapest place around, but luckily we didn’t come here to get drunk.