Pour tous les amateurs de vélo et de belles lettres, ce livre est un bijou!
A la question pourquoi (pourquoi se faire tant de mal, pourquoi passer des journées entières a pédaller, pourquoi ce besoin de compétition,…), Fottorino répond:
Je sais. Je sais pourquoi. Cela pourrait se résumer en trois ou quatre mots: retarder l’instant du crépuscule. Faut-il expliquer, justifier, se perdre en paroles là où seuls comptent les actes pour transformer son expérience en conscience, comme prêchait Malraux? Retarder l’instant du crépuscule. Cela suffit. Les jambes qui tournent sur la terre qui tourne, c’est la vie qui repousse ses limites, qui agrandit ses frontières. Le temps perdu à rouler dans le vent, sous la pluie ou contre la montre, c’est du temps retrouvé pour affronter plus tard les jours gris qu’on tapisse avec ses souvenirs, tant mieux s’ils furent heureux, et s’ils ne le sont pas, au moins qu’ils soient riches en aventure. Jour après jour, sur mon vélo, j’ai joué les Schéhérazade qui repousse l’heure fatale en disant des histoires.